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La compétence des familles en thérapie familiale



La compétence des familles en thérapie familiale

En thérapie familiale, il nous arrive de nous demander comment une famille en souffrance, parfois depuis plusieurs années, va pouvoir surmonter, même avec notre aide de thérapeutes, ses crises existentielles. Elle traverse des situations tellement compliquées voire dramatiques que l’équilibre interne en est bouleversé. Comment peut-on imaginer que des résolutions soient possibles ?


Guy Ausloos, pédopsychiatre spécialisé en thérapie familiale affirme dans son ouvrage « La compétence des familles » (1995) que toutes les familles sans exception ont de la compétence. Et être thérapeute familial, ce n’est pas résoudre des problèmes ou corriger des erreurs mais « c’est se plonger dans le mystère des familles et de la rencontre. Cela demande de passer d’une thérapie où le thérapeute observe à une thérapie où le thérapeute s’observe pour refléter à la famille qu’elle est compétente ce qui permet de laisser émerger son autosolution. »


Lorsqu’une famille consulte, elle a besoin de sentir la disponibilité du thérapeute et elle a besoin de temps pour changer. Ainsi l’espacement des séances de 4 semaines permet à la famille :

  • d’évoluer ; 

  • d’être obligée de trouver sa solution propre sans attendre la séance suivante si un événement important arrive ;

  • d’expérimenter éventuellement des tâches à accomplir, une situation nouvelle et que les membres de la famille se placent en observateurs de leurs comportements.

Et au thérapeute familial :

  • de ne pas se sentir en charge de la famille et de la résolution de ses problèmes ;

  • de voir la famille évoluer dans le temps.

  • de sortir de son impatience thérapeutique :

  • en laissant à la famille la responsabilité du changement et la liberté d’expérimenter

  • en renonçant à l’idée que ses solutions sont les bonnes, ce qui pourrait empêcher la famille de trouver ses propres solutions.


Pour Guy Ausloos, « une famille ne peut se poser que des problèmes qu’elle est capable de résoudre ». L’objectif de la thérapie familiale est donc de rendre à la famille sa compétence plutôt que de se centrer sur ses problèmes, ses dysfonctionnements, ses manques. L’information pertinente est celle qui vient de la famille et y retourne ». Il ne s’agit pas de recueillir des informations que la famille connaît et de les faire circuler mais d’aider les membres de la famille à découvrir “des choses qu’ils ne savaient pas qu’ils savaient” sur leur relation. L’information va circuler entre eux et les changements seront possibles. 


La famille consulte lorsqu’un symptôme (problèmes comportementaux, déscolarisation, tentative de suicide, troubles alimentaires, etc.) apparaît dans le système familial sachant que la famille peut avoir joué un rôle dans son apparition. Elle peut donc contribuer à sa disparition. Puisque, selon Ausloos, tout évolue et bouge, on ne peut pas revenir en arrière et le processus ne s’arrête jamais, il devient possible de s’ouvrir à l’imprévisibilité pour que des changements surviennent dans le fonctionnement familial.


Pour terminer, Guy Ausloos nous propose de changer notre vision et de passer de la faute à la compétence : c'est-à-dire de la famille coupable à la famille responsable et donc compétente.



 
 
 

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