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Famille recomposée : Et le couple dans tout ça ?

Dernière mise à jour : 3 oct.


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« Elle me délaisse ! »

« Je passe après tout le monde !

« Il n’est pas assez présent ! Il est trop permissif !

« Elle est trop laxiste avec ses enfants. »

« Il ne s’occupe que de ses enfants ! » « Elle étouffe mes enfants ! »

« Je serai toujours le/la deuxième ! »

 

Nous entendons fréquemment ces phrases lorsque nous recevons les couples « recomposés » en thérapie. Mais à y regarder de plus près, nous entendons aussi certaines de ces phrases dans les autres familles, dites nucléaires… Qu’y a-t-il de différent alors pour les couples recomposés ?

 

La situation elle-même des couples recomposés peut-être très différente d’une famille à l’autre : elle peut être symétrique (les 2 membres du couple sont séparés avec un enfant) ou très asymétriques : par exemple, l’un a deux enfants et l’autre n’a jamais été en couple et n’a pas d’enfant. Mais dans tous les cas « Recomposer une famille implique », comme l’écrit la sociologue Irène Théry rien moins que « de recomposer des rôles et des sentiments, ce qui signifie pour chacun de ses membres un travail tant sur le plan psychique que relationnel, mythique et organisationnel. ».

 

Lorsque les rythmes de vie sont déjà complexes (avec les gardes alternées notamment), et les difficultés financières souvent présentes, s’installer ensemble peut donner le sentiment à certains de régler certains problèmes pratico-pratiques.

Mais quel temps consacre le nouveau couple à construire une base solide avant de se relever les défis de recomposition ?

Les tensions, qui surviennent dans la plupart des couples, sont à considérer comme le signe du travail d’ajustement considérable qu’implique la création d’une nouvelle entité familiale.

 

Le premier travail psychique concerne, pour les ex-conjoints, le deuil de l’union précédente. En fonction de l’état émotionnel dans lequel ils se trouvent (colère, tristesse, abattement, apaisement...), le nouveau couple sera plus ou moins impacté.

La prise de conscience de certaines difficultés relationnelles rencontrées dans l’ancien couple pourra permettre la mise en place d’un autre type de relation. Mais parfois les partenaires comparent leur couple actuel et le couple précédent (de façon consciente ou inconsciente) et cela peut polluer la relation en construction. Après une séparation, l’envie de réussir sa nouvelle histoire d’amour (« Pourvu que cette fois-ci, ce soit la bonne… ») créer des attentes élevées.

 

Pour celui qui est déjà parent, il y a aussi un travail à faire concernant la définition et l’acceptation du rôle que le nouveau conjoint jouera auprès de son enfant. Quel rôle pour le beau-parent ? Quelle autorité dans quels domaines ? Qui prend quelles décisions pour l’enfant ? Quelle place pour l’autre parent de l’enfant ?

 

Le parent éprouve souvent une culpabilité vis à vis de son enfant :

-         il se dit qu’il lui « impose » une famille recomposée. Mais, quoiqu’il arrive, un parent effectuera, tout au long de sa vie, différents choix qu’il va « imposer » à son enfant : un déménagement, une école, un lieu de vacances…

-        Parfois, il s’est promis de ne jamais faire vivre cela à ses enfants après avoir vécu lui-même une séparation puis une recomposition. Le parent peut alors se heurter à son désir de préserver au maximum son/ses enfants de toute tristesse, tout en voulant être totalement disponible pour vivre ce nouvel amour : « Je suis tiraillé(e)entre mon couple et mon enfant ».

 

Pour le couple, dialoguer sur ce tiraillement est primordial mais très délicat :   entendre critiquer ses enfants est en effet souvent pris comme une attaque personnelle. Et si la question était plutôt : quelle place donnons-nous à notre couple ?  Que faisons-nous pour lui ?

 

Pour les enfants, même s’ils maintiennent le lien avec l’un et l’autre des parents, ils ont aussi à intégrer la perte du couple conjugal des parents et à renoncer au rêve de leur réconciliation. La nouvelle union et/ou la naissance d’un nouvel enfant éventuel scellera souvent la fin de tout espoir de réconciliation mais ils peuvent être pris dans des loyautés complexes : l’autre parent reste seul, le nouveau conjoint apporte des moyens financiers plus importants, l’un des parents ou le nouveau conjoint critique son père/sa mère…

S’il y a eu une longue période de monoparentalité, l’enfant doit souvent faire le deuil de la grande proximité que permettait l’absence de rival dans le cœur du parent ; il doit s’ajuster à la présence d’une nouvelle personne, voire de nouveaux enfants. Cela peut également lui permettre de reprendre sa place d’enfant, et ne plus être « le confident » de son parent.

 

Le parent peut rassurer l’enfant sur la place qu’il aura toujours, et prendre des temps seul avec lui, tout en réussissant à poser des limites : l’enfant connaît son « pouvoir », et il ne faut pas le laisser en abuser. Mais la culpabilité peut rendre l’autorité difficile. L’enfant peut tenter de faire exploser le couple…même si les responsables restent les adultes. Le rôle du couple est de s’y préparer et de faire face ensemble.

 

Une autre difficulté rencontrée par le couple concerne le lieu d’habitation. Cela peut sembler anodin mais en réalité, en thérapie de couple, nous entendons beaucoup : « Rien n’a changé dans l’appartement, son enfant me considère comme une étrangère », « son ex a habité ici, c’est comme s’il était encore présent » etc…Comment faire pour que chacun se sente chez lui ? Quelle place pour chacun, avec certains enfants qui sont là tous les jours et d’autres non ?

 

Le nouveau couple va peu à peu développer son propre mythe, ses rites, mettre en place de nouvelles règles de vie, tout en essayant de tenir compte des fonctionnements des autres systèmes familiaux dont font partie les enfants : trouver une certaine compatibilité… Composer avec les décisions de l’ex-partenaire de son conjoint en ce qui concerne l’enfant.

 

Trouver un espace pour le nouveau couple au milieu de tout cela demande beaucoup d’énergie et de volonté.

 

En résumé, comme pour tous les couples, il est bien entendu nécessaire de distinguer ce qui relève des difficultés habituelles et prévisibles liées à l’adaptation à la nouvelle vie et aux aléas de la vie, des problèmes plus graves qui peuvent nécessiter l’aide d’un conseiller conjugale et familiale.

Une thérapie de couple peut permettre de mettre les choses à plat, prendre du recul et communiquer mieux sur la relation de couple.

Vous pouvez nous contacter au 0618296579 ou par mail : horizon78.asso@gmail.com.

 

 

 

 
 
 
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